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Breizh, brezhoneg… chikan war internet / Bretagne, langue bretonne… discussions enflammées sur le net

Pa vez kaoz war internet deus Breizh ha/pe deus ar brezhoneg ‘vez alies tan en dud. Darn ‘raint ket ‘met hejañ kerc’h dirak fri ar reoù all. Darn all a respont drouk enne. Ha derc’hel ‘ra ar gaoz da vont war-raok (?) gant bep sort soñjoù, raksoñjoù ha brizhsoñjoù… chikan ordin ! Dindan ‘kavfet tabutoù arruet n’eus ket keit-se ‘zo da heul pennadoù war Rue89.

Quand un article d’un site internet informatif français traite de la Bretagne et/ou de la langue bretonne, les esprits ont vite fait de s’enflammer. Tout le monde  campe sur ses positions, les  provocateurs (jacobins très souvent) agitent la muleta, d’autres réagissent au quart de tour. C’est la foire d’empoigne, avec entremêlement de préjugés, de positions dogmatiques, d’arguments plus ou moins pertinents… Voici un aperçu de ce que cela peut donner :

http://www.rue89.com/2010/10/07/le-breton-est-bon-a-lecole-169723

http://www.rue89.com/2010/10/08/ta-iiie-republique-si-tu-savais-ou-les-bretons-se-la-carrent-169985

C’est à la fois instructif et effrayant. On se rend compte de  la vivacité largement répandue de nombre d’idées préconçues (et hostiles) sur les thématiques du “régionalisme / nationalisme minoritaire”, des “langues dites régionales”, du “fait identitaire régional”, etc. Rien de bien étonnant en fait dans un pays qui a parfaitement intégré la culture politique jacobine et qui voue une véritable dévotion à son système politique hypercentralisé, la République “une et indivisible”.

 

 C’est dès lors une véritable guérilla à laquelle se livrent de valeureux individu, Bretons mais pas seulement, pour contrer préjugés, arguments de mauvaise fois, contre-vérités, qui illustrent, et tentent de maintenir, la main-mise idéologique jacobine sur la France, et ainsi de désamorcer tout début de revendication en faveur de la Bretagne, son identité, sa culture, etc. Plutôt que de faire un listing fastidieux de l’argumentaire jacobin, et d’y répondre moi-même, je vais mentionner les réponses d’un internaute dont le  pseudo est Yp2, sur un des sujets que j’ai mis en lien. Je les trouve très efficaces parce que très simplement dites.

 

A propos des bienfaits de la IIIe République, et de son enseignement notamment :

 

“il faut remettre les choses dans le contexte de l’époque.”
Tout à fait.

On a essayé de réorganiser le pays, de rallier la population à la république, d’instruire les populations les plus pauvres…

Résultat : au lieu d’apprendre aux gens le français et les bienfaits de la république démocratique, on leur a interdit de parler leur langue et on leur a bourré le crâne avec de la propagande décérébrante type “Nos ancêtres les gaulois…”.

Le contexte, c’est également la colonisation en Afrique et en Asie, et les mêmes techniques grossières qu’on a utilisées pour “éduquer” le “nègre” et le “jaune” local.
On a vu le résultat : cultures dévastées, à chaque fois.

Le français, langue de la nation unie, très bien. Mais le français, langue unique d’une nation uniformisée… voyez le résultat en terme de richesse culturelle.
On s’émeut actuellement dans les journaux du fait que des dizaines de langues indiennes disparaissent… en France, c’est déjà fait pour une bonne part, et les dernières qui restent, type breton, alsacien, basque, occitan, sont malmenées dans l’indiférence générale.

 

Sur la vivacité supposée des langues et cultures régionales aujourd’hui en France :

 

“Les langues régionales peuvent êtres apprises à l’école, les JT de France 3 région peuvent être en patois (notamment en Bretagne).”

De 1 : ce que vous appelez “patois”, c’est à dire un dialecte extrêmement proche du dialecte dominant, n’est valable que pour certains dialectes régionaux. Le breton, le corse, l’alsacien… constituent bien des langues à part du français, tout comme l’anglais est une langue distincte de l’italien et de l’allemand.

De 2 : Les médias n’offrent quasiment aucune place aux langues régionales. Allez vous aérer à l’étranger histoire de voir ce qu’il se passe ailleurs et vous serez surpris. En Espagne, en allemagne, en grande bretagne, il existe de vraies politiques de soutien aux médias, d’éducation, d’emploi en administration, etc.

Quant aux écoles, l’Etat leur refuse en permanence des subventions, des postes d’enseignants, alors qu’il existe une réelle demande de la part des parents (Cf le développement, malgré cela, de l’enseignement bilingue dans ces régions).

Ne parlons même pas de l’intégration de l’enseignement en langue régionale dans l’EducNat, contre laquelle des petits groupes de députés jacobins ont mené une veritable guerilla, à coup d’articles de loi “piégés”. Tout ceci, évidemment au nom de l’ “unité” du pays… alors que les élèves qui sortent de ces écoles ont de meilleurs résultats au bac que la moyenne nationale, et parlent le français aussi bien que vous et moi.

 

Le terme “patois” est à bannir, mais on ne lui en veut pas. A propos du mouvement de revitalisation des langues dites régionales :

Ca vous viendrait vraiment pas à l’esprit que vous puissiez parler l’auvergnat et le français ???
Ou alors deux langues c’est déjà trop pour un esprit si étroit…
(Et dans ce cas je me fais du souçi pour nos compatriotes qui voudraient maîtriser l’anglais en plus de la langue de Molière).

  Sur la République et sa tolérance (!?) envers l’altérité :

 

“Voilà ce qui arrive quand on ne s’intéresse qu’a nos différences…

Imaginez la Wallonie… sans le travail salvateur d’homogénéisation des Flamands.

Nous leur devons tant…

Mort aux régionalismes !!!”

Et voilà. retour à la logique idiote des petits chefs jacobins : ma langue, c’est la meilleure, et d’ailleurs, il faut ne parler que cette langue. Les autres sont des sous-langues.

C’est vrai que deux identités, deux langues, c’est déjà une de trop pour les bas de plafonds qui se disent “défenseurs de la république”… défenseur de l’intolérance plutôt.

La République des droits de l’homme est décidément bien différente de la leur.

 

Pour terminer, une contribution d’un Normand (dont le pseudo est Boutauvent) tirée de je ne sais plus quelle discussion sur Rue89, et qui pose avec pertinence la question de savoir si les Français accepteraient volontiers qu’une République étrangère leur fasse subir le traitement que la République française a fait subir à ses minorités :

 

C’est assez étonnant de constater comment il suffit que n’importe quel crime soit commis au nom de “la république” pour qu’il obtienne les plus ignobles justifications.
Je doute que la grande majorité de ceux qui défendent ici les exactions passées (et pourquoi pas les présentes) admettraient qu’une “autre” (?) république leur confisque leurs propres “privilèges” actuels ; ils ne se satisfont de sa “grande sagesse” qu’à l’occasion de ce qu’elle confisque ou contraint aux autres.

 

Voilà en tout cas quelques billes que je trouve intéressantes pour qui désirerait aller croiser le fer avec du jacobin sur les forums et autres sites  d’information.