Monthly Archives: Even 2010

Euskal Gestapoa

Ur pred ‘ba Zarautz (Gipuzkoa, EH) evit digemer ur prizonier politikel nevez dieubet. Sell ‘ta piv ? Polis gouarnamant Euskadi, derc’het gant ar sosialisted espagnol, ‘da da filmañ an dud o tebriñ eno. ‘Peus ket ‘met sellet deus al loened brein-se, o hijañ kerc’h dirak fri ar marc’h evel ‘vez lâret… Brav eo gwelet ar Vasked o kanañ evit respont d’ar gagnoù kozh-se  !

Un repas dans la ville de Zarautz (Gipuzkoa, EH), pour accueillir un militant politique basque récemment libéré… et voilà les txakurrak qui pointent le bout de leur truffe pour se livrer à une séance de provocation.

Alde hemendik, utzi bakean !!!


Skipailh Frañs d’ar gêr !

Ma doue, pebezh arvest ‘meump bet gant skipailh Frañs ! Digredapl pezh ‘zo arru, mantret eo tout ar vro, betek Sarkosy. Biken ‘mije hunvreet gwelet ur charre sort-se. Ha c’hoerzhet ‘meus kalz. Ret eo din anzav memestra ‘ma muioc’h a druez ‘ba ‘r fin, evit a c’hoant goapaat. Arru oa ken patetik an traoù… ha pa ‘soñjan ‘ba tout an dud ‘dea esperañs gant ar mondial foot-mañ, hag int dipitet ken ‘h int…

Feiz, n’eo ket ‘met gwazh-a-se evit Bro-Frañs. He skipailh foot ‘zo evelti forzh penaos : brein.

Mac’hat ‘zo reoù all ‘deus c’hoerzhet kalz evelton : an Iwerzhoniz. Ar reoù-se ‘dije meritet kant gwezh muioc’h da vezañ en Afrika ar Su, ha ret eo bet chom ‘ba ‘r gêr o sellet deus furlukined Frañs. Dam da dThierry Henry…


Bretagne indépendante

Blog Bretagne indépendante

L’ambition de ce blog est de diffuser l’idée d’un indépendantisme breton nourrit de valeurs de gauche. Cet indépendantisme, plutôt qu’un véritable projet politique (qui ne serait qu’illusoire au vu de la situation actuelle), est un cri de révolte contre la domination qu’exerce l’Etat français sur les Bretons. A l’opposé d’une démarche d’exclusion ou de repli sur soi, il doit se comprendre comme une volonté de jeter les bases d’une réappropriation par les Bretons de leur passé, de leur présent et de leur futur, en renversant l’Etat français et ses idoles.

La naissance de ce blog répond aussi à un constat. L’extrême-droite bretonne tend actuellement à s’accaparer l’idée d’indépendance (voir l’invasion de sites et blogs de cette mouvance : Adsav, Novopress, Kadarn…), pendant que l’extrême-droite française cherche à investir l’identité bretonne par l’intermédiaire du mouvement dit « Identitaire ». Il importe de dénoncer ces récupérations, parce qu’elles viennent conforter les préjugés commodes et nourrissent les amalgames ayant cours en France sur les liens automatiques entre lutte nationalitaire, repli sur soi et xénophobie.


L’indépendantisme breton, marqué de surcroît du stigmate de la collaboration d’une part importante du mouvement breton pendant la 2ème guerre mondiale, ne doit pourtant pas être réduit à ces dérives extrême-droitières. Il est impératif pour cela de l’inscrire dans la lignée des Emile Masson, Yann Sohier, Xavier Grall, et de tous ceux qui ont concilié dans leur engagement la défense du peuple breton et les valeurs de gauche. Cela signifie aussi articuler combat pour la Bretagne et lutte contre le capitalisme, pour une justice sociale et une solidarité les plus étendues possibles (qui n’a rien à voir avec la solidarité bureaucratique que l’Etat français promeut dans l’Hexagone).


A l’origine du sentiment indépendantiste, en Bretagne comme dans beaucoup d’autres endroits du globe, on trouve le mépris. La France n’a jamais respecté notre spécificité linguistique, culturelle, historique, tout en nous privant de la plupart des moyens de mener collectivement nos existences. A la domination politique et économique totale, à l’imposition d’un modèle régional de développement destructeur (agriculture productiviste et pollution des eaux, industrie du tourisme prédominante, absence de développement local, fuite des cerveaux et aspiration des jeunes par Paris, déséquilibres territoriaux, problème du logement sur les côtes…), s’ajoute la négation de notre identité et la lutte sans merci contre notre spécificité linguistique, culturelle et historique. La domination française fait des Bretons une communauté privée de son passé, de son présent et de son avenir.


Le désir d’indépendance est mu par une volonté de ne pas disparaître en tant que communauté culturelle spécifique, de refuser le sort qui est promis en France à tous les peuples non-francophones : la dissolution. Nous sommes dans la même galère, et donc intensément solidaires, de tous les autres peuples sous domination française : occitan, corse, basque, alsacien, catalan, guadeloupéen, martiniquais, kanak, réunionais, polynésien, etc. Et solidaires des Français eux-mêmes, étant entendu que le centralisme de leur Etat est à eux comme à nous, à des degrés différents, une calamité.

 

La France a de très longue date l’obsession de l’unité (« La République est une et indivisible », continuent de proclamer les républicains français, dans la droite ligne des révolutionnaires de 1789). Les langues autres que le français ont toujours été considérées comme des obstacles à l’avènement de la nation française, et stigmatisées comme des entraves au progrès. A ce titre, elles ont été combattues au point qu’aujourd’hui, la quasi-totalité des langues de l’Hexagone est en état de mort clinique (avec dans chaque cas une transmission familiale résiduelle et un usage social en chute libre). D’ici 20 ans, le gallo et le breton n’existeront plus en tant que langues véhiculaires (alors qu’à n’en pas douter, si les Bretons s’étaient trouvés, au gré des aléas historiques, dans l’Empire Britannique, en Allemagne, en Italie, ou encore en Espagne, ces langues connaîtraient aujourd’hui une tout autre vitalité).


L’hostilité envers les particularismes, la lutte contre les langues minoritaires, le mépris envers les cultures populaires, sont des traits caractéristiques de cette République qui a érigé l’égalité, confondue avec l’uniformité, en valeur suprême. De façon générale, les grands principes généreux de cette République à prétention universelle ont justifié un ingénieurisme social (et la colonisation, soit dit en passant) qui n’a eu pour autres conséquences qu’atomiser la société, anémier la démocratie locale, déliter le lien social et déraciner les Français pour en faire des individus mobiles et interchangeables. Les grands principes émancipateurs énoncés lors de la Révolution n’ont que rarement dépassé le stade des intentions.

 

La revendication indépendantiste, en ce qu’elle récuse le pouvoir français, paraît être une anomalie étant donné le culte voué à l’Etat unitaire en France. La France s’auto-persuade depuis plus de 200 ans d’être le phare de l’Humanité, et l’Etat français est considéré par beaucoup de gens comme le seul garant des Droits de l’Homme, de l’Egalité, de la Liberté et du Progrès social. Le gouffre entre ces proclamations et la situation réelle en France en ce début de XXIe siècle démontre qu’on a plus affaire à des slogans creux qu’autre chose. Pourtant, la société française continue d’adhérer à ce mythe d’une France incarnation du Progrès humain, et considère l’organisation hypercentralisée actuelle comme un précieux leg historique et un horizon indépassable.


Oeuvrer pour l’indépendance de la Bretagne doit se comprendre comme une réaction à ce cadre idéologique et politique étouffant, à cette imposition d’une identité nationale unique au détriment de la diversité des langues et des cultures. C’est la révolte légitime d’un nationalisme minoritaire face à un autre nationalisme, majoritaire celui-là, qui se drape dans les idéaux de l’universalisme pour ne pas dire son nom. Un principe comme l’unité et l’indivisibilité de la République ne relève en rien d’un quelconque progrès humain, il n’est que l’expression d’un chauvinisme se confondant avec une perspective universaliste. Le nationalisme français irrigue ainsi, à des degrés divers, tout le spectre politique français, de l’extrême droite à l’extrême gauche.


A la suite de George Orwell, nous pensons que le nationalisme est intrinsèque aux sociétés humaines : « Le nationalisme est sans doute désirable, jusqu’à un certain point ; en tout cas il est inévitable ». Le nationalisme minoritaire est d’autant plus justifié qu’il est une réponse à une domination, à une agression d’un nationalisme majoritaire. Il a une composante émancipatrice qui réside dans la suppression d’une situation de domination politique, économique, linguistique, culturelle. Cependant, conscient des atrocités commises en son nom, le nationalisme doit être fermement orienté dans la direction opposée à celle de son pôle extrême-droitier, xénophobe et raciste.


Plus généralement, un nationalisme minoritaire raisonné doit veiller à ne pas copier son maître, le nationalisme majoritaire. Pour cela, il requiert de prendre le contrepied des dérives centralisatrices et homogénéisatrices de la culture politique française, tout en refusant de façonner nos propres mythes pour remplacer ceux du pouvoir français. Il est hors de question de passer d’une mythologie à une autre, d’ériger en valeur suprême la nation bretonne, de recourir à une vision mythifiée du passé de la Bretagne, ou encore de sacraliser l’identité bretonne.


Au cœur de ce nationalisme minoritaire ce trouve le besoin de reconnaissance de notre identité collective en tant que Bretons. A l’étouffement républicain, nous voulons substituer un cadre politique qui permette une réappropriation par les Bretons de leurs vies, de leurs territoires, de leurs cultures et de leurs langues. Nous voulons la possibilité de nous réaliser en tant qu’individus appartenant à une communauté reconnue, soucieuse de son environnement et de son ouverture sur l’extérieur. Cela ne peut qu’amener à soutenir les revendications prenant en compte le « fait breton », comme le fédéralisme étatique (Mouvement Fédéraliste de Bretagne) ou a-étatique (CBIL), l’autonomie (Les Verts, l’UDB), l’indépendance (Breizhistance).

 

Les identités locale et universelle sont complémentaires et non contradictoires. Ceci, les Républicains ne l’ont jamais compris, et ne voudrons jamais le comprendre. La citoyenneté française, aussi belle soit-elle dans les principes, n’a causé que souffrance et reniement de soi pour tous ceux qui diffèrent de la norme linguistique et culturelle véhiculée par l’école, les médias et l’administration. Les peuples historiques de l’hexagone étant en phase terminale de digestion par la République, le modèle d’intégration républicain se tourne maintenant vers les populations immigrées et met en œuvre le même traitement de choc, le même mépris envers l’individu culturel : l’assimilation complète et le rejet de son altérité.


C’est contre cette logique d’uniformisation que doit s’élever l’indépendantisme breton, cri de résistance qui signifie au monde notre existence. Bien plus, notre insoumission à l’Etat français est notre contribution à une conception plurielle et fraternelle de l’Humanité.

…INDEPENDANCE !!!



PS : Nous n’avons aucune volonté d’être porte-parole d’un quelconque mouvement, ou de soutenir en particulier une organisation politique (même si certaines recueillent notre sympathie). Simplement, nous espérons que les personnes de même sensibilité que la nôtre, ou de sensibilité proche, trouveront matière à approfondir leur réflexion. Nous espérons aussi susciter une certaine compréhension chez la plupart de ceux que l’idée de Bretagne indépendante horrifie ou horripile d’emblée. Les idées exprimées ici ne sont certes partagées que par une petite minorité en Bretagne. Mais le nombre ne fait pas la légitimité d’une cause. D’autres que nous sont plus avancés sur la voie de cette conscientisation, et nous indiquent des pistes à suivre : la Kanaky, la Guadeloupe, la Corse, le Pays Basque particulièrement.