Category Archives: Kapitalism

Internet, nouvel outil d’abrutissement des masses

Je suis tombé il  y a peu sur un excellent article, Internet ou le stratagème des chaînes  (écrit par un Nantais, soit dit en passant). Bien qu’il soit long, le style simple le rend très agréable à lire. Sur l’argumentation, pas grand-chose à redire, elle est redoutablement efficace. L’idée conductrice est qu’Internet, par l’influence grandissante et discutable qu’il occupe dans nos vies, ne représente pas moins que le nouvel outil d’abrutissement des masses, venant efficacement compléter la lobotomie télévisuelle à l’oeuvre depuis quelques décennies déjà :

“Cependant, le plus préoccupant dans cette affaire est le fait qu’en dépit de la popularité croissante du Net, la télévision ne recule pas tant que cela. Ce qui signifie que l’on passe en moyenne autant de temps sur l’un que sur l’autre.”

Les bienfaits tant vantés du net (connection au monde, communication facilitée, totale autonomie dans la navigation, richesse presque illimitée du contenu, etc.) sont à relativiser fortement face à une série de problèmes qui se pose. Au premier rang d’entre-eux, la place prépondérante qu’occupe le divertissement,  tel qu’imposé et défini par la société capitaliste, nous maintenant jusque dans le monde virtuel dans notre rôle de consommateurs dociles  :

“Pendant qu’on regarde sur le net des types bourrés, des blagues imbéciles, les résultats sportifs ou des bonnes femmes à poil, on ne lit pas, on ne veille pas à ses intérêts politiques ou économiques, on ne voit pas d’amis, bref, on ne fait rien d’utile à aucun point de vue. Le Net tue le temps… NOTRE temps.”

De plus, il est maintenant acquis qu’Internet est un outil de contrôle et de surveillance des populations inégalé, dont nous sommes loin d’avoir pris consciences des conséquences éventuelles.

 

Enfin bref, l’article est très complet et est à lire d’urgence pour quiconque veut garder prise sur ce média qui envahit progressivement toutes les sphères de notre vie. 

 

 


Inadaptats

Kaeraat buhez ‘ba hom broioù pinvik : micherioù deus tout an dud, teknolojioù luc’hus, marc’hadourezhoù e-leizh, otoioù brav pe bravoc’h, paotred ha merc’hed tan enne gant an arvest diskwelet dezhe war ar skrammoù. Brav an traoù evit ar reoù a c’hone, evit ar reoù ‘da brav gante, evit ar reoù a c’hall ‘non dibab. Ur bed marvailhus evit an nen disi ha ‘vel ‘vez gleet : koant, skiant dezhañ, desket, fent gantañ, diluz, dorniet mat…

 

Met ur bed kri evit tout ar re ‘deus si mat ebet e-touez ar reoù a ranker kaout evit ‘non diskalafiñ : na braventez, na skiant, na deskamant, na diluziaj, na mann ebet… An dud mac’hagnet hag o familhoù a oar ervat pegen gaouiadez ha kalet eo ar gevredigezh vodern. Abaoe o ganedigezh ‘vezont dispartiet deus ar reoù all. An darn vrasañ dionte a chom koachet diwar lagadoù truezus an dud, ha se a-hed o buhez. N’eo ket trawalc’h dezhe bezañ derc’het en o c’horfoù, kondaonet int da vevañ kichen ur gevredigezh ha na lesk plas ebet dezhe.

 

Ken garv all eo evit an dud un tammig diwezhat, ar reoù a raer paour-kaezh tud, soded pe dioded dionte. Malet ‘vezont ‘ba bedig-bed ar skol da gentañ, ha peurdrailhet ‘ba bed al labour goude. Pet gwezh warn-ugent ‘deus klevet e-pad o amzer-skol n’int ket mat da vann ? Pet gwezh zo bet lâret dezhe oa dam dezhe ne oant ket kat da deskiñ evel ar reoù all ? E-giz-se ‘vez graet tud mil-malet en o fennoù hag a gaser goude da labourat evel e kaser moc’h da lazhañ.

 

Dibabet ‘vez ar vugale. Dibabet ‘vez ar grennarded washoc’h c’hoazh. Ha derc’hel ‘raer da dibab an dud en oad. Kevaeserezh zo pep lec’h, ‘ba ‘r skol kement ha war marc’had al labour. An eujenism sosial n’emañ ket pell war-lerc’h, ha kondaonet eo ar reoù wannañ da goll ‘ba ‘r redadeg sod-se a ren buhez an dud. Wazh-a-se evit ar reoù n’hallont ket ober deus ar bed garv-se. Pilet ha torpilet ‘vefont muioc’h c’hoazh ‘ba ur gevredigezh ha na ra ket fout dionte.

 

Bernioù tud ‘zo maez ar jeu evel-se. Tud dizesk, kollet, lazhet gant ar boan-spered. Nebeut a fiañs zo enne, ken nebeut all a istim zo gante. Bec’h ‘vez warne sul-gouel-bemdez pa ‘welont mat n’int ket deus ar gevredigezh ma vevont enni. Ar skol oa ur binijenn. Al labour a veuz anezhe. Tamm-ha-tamm ‘vezont dilesket ha disosializet, o-hunan alies hep bezañ kat da ‘non diskalafiñ ac’hane. A-benn ma vezer arru ‘ba ar stad-se, ‘vezer ket pell o ‘non lazhañ goude.

 

Arru zo ur bed trist war an douar.

 

Ras le bol de cette société de merde qui produit de l’exclusion et de la souffrance à la pelle. Ici en particulier, j’évoque le sort des inadaptés de la vie moderne. Ceux qui ne sont pas assez beaux, intelligents, sportifs, débrouillards, manuels… tous les non-conformes aux critères de réussite de la vie moderne et qui viennent gonfler les rangs des exclus sociaux.


Jean-Claude Michéa sur France Culture


Suite à la sortie de son dernier livre, “Le complexe d’Orphée”, le philosophe et essayiste Jean-Claude Michéa était invité hier jeudi sur France Culture.  C’est l’occasion de découvrir ce penseur radical, qui articule critique marxiste du système capitaliste et, ce qui en fait son originalité et son grand intérêt, critique de la “religion” du Progrès. Il s’inscrit dans la droite ligne du socialisme prôné par l’intellectuel anglais Georges Orwell (l’auteur de “1984”), auquel il emprunte et prolonge la notion centrale de “common decency”, la “décence ordinaire” des classes populaires. Bref, c’est un auteur particulièrement stimulant qui figure en bonne place parmi mes références théoriques. La chronique qu’en a fait Brice Couturier lors de la matinale de France Culture, même si elle se veut critique in fine, devrait achever de convaincre les plus sceptiques 😉

Laissez-moi tout d’abord, cher Marc Voinchet, exprimer le bonheur que me procure ce matin, la possibilité de dialoguer avec Jean-Claude Michéa. Je considère en effet cet auteur, et depuis longtemps, comme l’un des penseurs les plus radicaux et les plus originaux de la scène intellectuelle française. Avec lui, les repères trop faciles avec lesquels, nous autres média, croyons border le champ, volent en éclats. Et c’est tant mieux.

Socialiste ? Conservateur ? Populiste ? Michéa est sans doute tout cela à la fois et encore bien d’autres choses.

Michéa ne se reconnaît guère qu’un seul inspirateur, et c’est George Orwell. Son dernier livre, “Le complexe d’Orphée” (Climats) peut, du reste, se lire comme une réflexion critique sur l’état intellectuel de la gauche française à la lumière de la pensée orwellienne. Mais si je devais lui trouver un devancier au sein du mouvement socialiste dont il se réclame, je pencherais pour l’auteur de “Le socialisme des intellectuels”. Jan Waclaw Makhaïski, tel était son nom, écrivait, au début du XX° sicècle, que le socialisme était devenu l’idéologie des intellectuels, désireux d’exercer, au nom de leurs compétences et de leur rationalité, leur propre dictature sur la classe ouvrière. La logique de Michéa, c’est celle de ce qu’on appelait “l’autonomie ouvrière” face à une logique, politique, de rassemblement des forces de gauche.

Car si Michéa mène, contre le libéralisme, une offensive d’autant plus dévastatrice que – à la différence de la plupart des autres – elle est assez bien informée de son objet, son autre cible, ce sont les courants à la mode qui, s’imaginant combattre le libéralisme, le prolongent en réalité.Car pour Michéa, c’est toute la pensée progressiste de gauche contermporaine qui relève en fait du libéralisme.

Michéa bataille contre cette idéologie, devenue obligatoire, qui nous contraint à considérer favorablement toute nouveauté et à mépriser le passé, à vivre sans héritage ni horizon de sens partagé. Pour lui, c’est la modernité elle-même, avec sa consommation frénétique d’un présent perpétuel, son agitation stérile et sans direction, qui est le couronnement du libéralisme.

La posture avant-gardiste est désormais occupée par une intelligentsia qui, comme le monde de la finance lui-même, valorise la transgression et se moque de la décence des “gens ordinaires”. La ruse de cette pseudo-avant-garde, consommatrice effrénée de pseudo-nouveautés, consiste à feindre de contester le capitalisme en s’attaquant à son “conservatisme”.

Mais Marx lui-même avait bien vu, dès les débuts de la révolution industrielle, que le capitalisme est une force de bouleversement – et non de conservation -, qu’il met tout en mouvement, ne laissant rien ni personne en repos ; qu’il ébranle les fondements de tout ordre stable, sape les communautés traditionnelles, ruine la morale usuelle.

Les choses se sont notablement aggravées depuis que la révolution culturelle des sixties a convergé avec la révolution économique des années Reagan. Depuis, comme l’écrivait Daniel Bell, dans “Les contradictions culturelles du capitalisme”, “l’hédonisme, l’idée de plaisir comme mode de vie, est devenu la jsutification culturelle, sinon morale, du capitalisme.”

Idem pour le refus des frontières, des cultures particulières et locales. Pour Michéa, le culte de l’errance, du déracinement, le modèle du “nomade connecté”, qui inspire les élites mondialisées, ainsi que le remplacement, au Panthéon de la gauche progressiste, du prolétaire par le migrant, sont des effets logiques de la révolution libérale.

Mais si c’est toute la gauche qui doit être taxée de “libérale” – et Michéa y inclut Toni Negri et Alain Badiou ! – comment sortir du libéralisme ? Qui pourrait bien se rapprocher de l’idéal d’un socialisme qui serait du côté de “la décence des gens ordinaires” prônée par Orwell – et non de la transgression esthète des normes et de la négation des valeurs ? Seriez-vous tenté, Jean-Claude Michéa, par “l’ordre juste” de Ségolène Royal ?


Contre l’évidence

“Quimper 2011 Ensemble tout simplement”
 
 

Voilà l’affiche qu’a sortie la mairie de Kemper pour les voeux 2011 ! Comment mieux résumer notre négation ? Ortographe francisée de Kemper, slogan à deux balles sur le vivre ensemble, aucun mot de breton… et ces deux drapeaux français, agrandis pour l’occasion, énormes, hideux, puants. Nous Bretons n’existons pas dans cet “ensemble” invoqué et imposé, à moins de nous renier totalement en tant que Bretons, de renier notre spécificité. Voici la morale de l’histoire dans cette République qui nous condamne à vivre marginalement notre culture au nom de sa communauté nationale. Voici la morale de l’histoire dans cette République qui par tous les moyens cherche à nous imposer son identité et ses symboles nationaux.


 L’intégration de la Bretagne et des Bretons à l’espace français est désormais presque totale. Si la spécificité bretonne a traversé les siècles, l’obsession républicaine pour l’uniformité en est finalement venue à bout. Le peuple breton a été dissout dans le creuset national, broyé par un redoutable centralisme. L’histoire de Bretagne, les langues bretonne et gallo, la culture populaire, les enjeux politiques bretons, une conscience collective, sont autant d’inconnues pour une population bretonne, et plus encore pour une jeunesse bretonne dont la cuite est devenue le principal marqueur identitaire affiché. Le phénomène d’identité négative s’est certes retourné en identité positive, mais cette identité ne repose plus sur rien. Une identité de pacotille en somme.

 

 On brandit d’autant plus haut le gwenn-ha-du qu’on est de plus en plus ignare de tout ce qui constitue la singularité bretonne. Ne parlons même pas d’une quelconque réflexion sur la Bretagne en tant qu’entité politique autonome, nous en sommes à des années-lumières. La réussite de l’Etat dans son entreprise de déracinement à grande échelle est telle qu’elle s’est faite sans résistance majeure, dans un climat général de passivité et d’acceptation de l’ordre républicain imposé. 


Le Républicanisme français, comme le système capitaliste, est présenté par ses promoteurs comme un horizon indépassable, seul garant de nos libertés pour l’un, de notre confort matériel pour l’autre. L’un comme l’autre, ils tentent par tous les moyens de s’auto-légitimer, de se donner un caractère d’évidence pour mieux susciter la passivité et la résignation. L’Etat français et le capitalisme sont parvenus à ce stade où presque plus personne ne songe sérieusement à les remettre en question. Dans ce  cadre, prôner la rupture avec la France, comme prôner la sortie du capitalisme, est perçu comme aller contre l’intelligence et la Raison, comme aller contre le bon sens et le sens de l’Histoire.

 Il faut pourtant s’élever contre ces évidences qui tentent de marquer nos existences au fer rouge, de nous faire rentrer dans le rang et d’exiger notre obéissance définitive. Le désastre social et écologique mondial montre que l’avenir de l’humanité ne pourra se faire qu’en dehors du capitalisme. Le désastre sociétal et culturel français met au jour l’arnaque républicaine. Le capitalisme, il faut en sortir d’urgence. L’Etat français, il faut le miner de l’intérieur et le faire exploser. Ce sera notre juste vengeance à nous,  populations indigènes laminées par la République. Et dans ce combat, comme l’indique la mercuriale de janvier du site Contreculture.org, nous ne pouvons que nous rapprocher du combat pour le multiculturalisme que mènent les musulmans de France contre la laïcité assimilatrice.  


Sorc’henn ar prenañ

Herie ‘mañ Nedeleg, ha pep hini ‘neus bet plijadur o tigeriñ e brofoù niverus. Feiz ya, ar c’houlz-mañ ar bloaz eo an hini sotañ evit se. Gwashat ma ‘h eo garz an dud gant ar sorc’henn da brenañ traoù ! Deut zo da soñj din en istor ur paour-kaezh impliad deus ur stal Wal-mart marvet devezh ar soldoù. Kontet ‘ma anezhi ‘ba Klask ha Distruj 1. Nedeleg laouen !


 

Mac’het er gourmarc’had…

Long Island, New York. Ar gwener 28 a viz du.

Ar « black Friday » an hini eo. Un devezh a distaolioù, a soldoù bras eo. Diwar an deiz-se eo krog prantad ar prenañ e fin bloaz er Stadoù Unanet. Ur bobl tud dirak dorioù ar gourmarc’had Wal-Mart. Peg-ha-peg emaint o c’houl’ digor. Ne badont ket ken gant ar c’hoant mont e-barzh ha lampat gant ar marc’hadourezhioù. Bountet e vez war an norioù ken e vez. Sorc’henn ar prenañ zo gante. Luchañ a reont deus ar regennadoù evel ar yer deus an ec’h.

Ha didoroset an norioù ken int taolet e diabarzh. Difoeltret. Difindaonet. Diframmet.

Un impliad ‘oa a-drek an norioù. Darc’hoet eo. Ha mac’het. Mac’het gant treid a-vil-vern. Mac’het gant bernioù tud o vont d’ar red e-barzh ar stal treneg  o sorc’hennoù : ar marc’hadourezhioù. N’eo ket tud int, met loened. E-kreizig-kreiz al lec’h modernañ er bed, e New York, e 2008…

Marvet eo an impliad da 34 vloaz.

(diwar un darvoud kontet ‘ba Le télégramme, 29-11-2008)

C’est l’histoire d’un employé de la grande surface Wal-Mart à Long Island, New York, le jour marquant le début des grandes soldes de fin d’année, qui meurt en se retrouvant projeté et piétiné par une foule de consommateurs déchaînés. Ou comment, au XXIe siècle, l‘ultra-modernité capitaliste tellement célébrée en arrive à provoquer des comportements collectifs relevant de l’animalité…

 


Stalioù bras ha gourmarc’hadoù…

Tri bloaz ‘zo ‘ma skrivet an destenn-se (Klask Ha Distruj 1). Lâr ‘raen ma soñj diwar-benn ar gourmarc’hadoù. E-pad tri bloaz n’on ket bet ‘ba gourmarc’had ebet, peogwir n’houllen ket mont. Ya, met dilojet ‘meus ha siwazh ‘vez ret din bremañ mont di gwezh-ha-gwezh-all… ‘blij ket din, met evel ur bern tud ‘meus ket ar choaz. Deut ‘zo da soñj din adembann anezhi peogwir e  klever komz ‘ba Bro-Wengamp da lakaat da sevel un torkad stalioù bras nevez-flamm ‘maez ar gêr… un takad kõnvers ouzhpenn gant ar memes stalioù a weler pep lec’h dija ‘ba kêrioù Frañs.


Petra zo kaoz n’an ket ‘ba ar stalioù bras?

Ouzhpenn bloaz ‘zo bremañ n’an ket ken, pe nemeur, ‘ba ar stalioù bras (Leclerc, Intermarché, Géant, Carrefour, Lidl, ha me oar petra… « moyenne » pe « grande distribution » ‘vez lâret dionte). Abaoe un nebeud bloavezhioù ‘oan arri skuizh o vont di. Met koulskoude ‘h aen, un abitud ‘oa ha ne greden ket mont dreisti.

Hag un deiz ‘ma soñjet « Fidedoulle, n’on ket evit derc’hel da brenañ boued, nag an traoù all ivez, ‘ba ar stalioù brein-se ». Diwar an deiz-se ‘oa achu ganin mont di, ha skoet er blotoù ma gartenn fidelite. Bremañ ‘brenan ar c’hig ti ar c’higer, ar pesk ti ar gwerzher pesked, bara ti ar fornier, ar frouezh hag al legumaj ‘vez roet dimp gant kerent, BioCoop evit traouigoù all… kerroc’h eo, ya. Met da vihanañ, ti  ar goñversañted vihan ne brenan ket forzh petra digant forzh piv.

Gant-se ‘meump ket ezhomm ken da ruziañ homp zreid ‘ba al lec’hioù-se. Stad zo ennon ha vat ‘neus graet din. Ne oan ket ken evit anduriñ ‘pezh a welan evel arouez ar c’hevalaouriezh. Lec’hioù yen int ken ‘h int, ma ‘non gaver mesk ur bern tud all, met hep ‘non veskiñ gante. Pop hini ‘zo e-unan o sellet hag o kemer, o kemer hag o sellet, etre regennadoù a varc’hadourezhioù. Kozh traoù deus China deus un tu, ha boued fall deus an tu all. Ar washañ deus al labour-douar ha deus ar skiant war an dro : boued divlaz, leun a draoù chimik enne… pa soñjan er bara flak-se ! En tomatez ruz-tan a-hed ar bloaz ! Er skañvadell chokolad gant n’onn ket pet produ chimik warn-ugent e-barzh ! Gallout a rafen derc’hel e-giz-se e-pad pell…

Hag ar sonerezh ! Mallozh doue ! Ar c’hozh sonerezh brein-se. Mann ‘met traoù deus ar c’hiz ! Sonioù fall pe falloc’h da lakaat an dud stad enne ha laouen, da reiñ c’hoant dezhe foetañ o zammig arc’hant… Me ‘lâr deoc’h !

Pa soñjan ‘ba ar paour-kaezh tud a labour eno… ha merc’hed (pe baotred) ar c’hefioù ‘ta ! A-hed o devezh labour ‘vezont o lâret boñjour da bop sort pennoù drol pe drist, o tremen ar marc’hadourezhioù dirak ur mekanik, o lâret ar sammad da baeañ… a-hed o devezh. Evel mekanikoù. Feson evürus zo warne ?! Batorellet int gant o labour sot kentoc’h. N’eo ket souezhus ‘vo lakaet tamm-ha-tamm mekanikoù en o flas…

Hag e vije gleet dimp trugarekaat ar stalioù bras-se evit al labour (fall) a roont d’an dud ‘ba homp c’hêrioù ? Pe evit an holl draoù marc’had-mat a c’hallomp prenañ a-drugarez dezhe ? Ne raint ket fout deus se. Rozellat arc’hant an hini eo ! Dastum arc’hant evel ober glav ! Gonit muioc’h gant o marc’hadourezhioù brein pe vreinoc’h ! Hag e raint ! Diwar-goust ar goñversañted vihan, an darempredoù sokial, buhez ar c’hêrioù…

N’an ket ken ‘ba ar stalioù bras-se, ha stad zo ennon !

Depuis plus d’un an, je ne mets plus les pieds dans les grandes surfaces. La contradiction était devenue trop grande entre mes convictions anti-capitalistes et ce que je percevais comme la quintessence de ce système : le supermarché, le lieu froid et aseptisé où se rencontre la production de masse, qu’elle soit issue de l’industrie chinoise ou de notre agriculture intensive, et la consommation de masse, dans toute son inconséquence ; l’endroit où l’idée de lien social n’a plus guère de sens et a été remplacée par des actions mécaniques de consommation. Tout cela au détriment de la vie de nos villes et d’une certaine convivialité…