Monthly Archives: Genver 2011

Rezon ar Stadoù : 1999, Bro-Rusia

‘Ba miz gwengolo 1999 e tarzhe tri savadur ‘ba Bro-Rusia. Daou dioute oa bet distrujet penn-da-benn ‘ba ‘r Moskou. Ouzhpenn 200 den oa bet lazhet eno. Diouzhtu oa bet tamallet da Tchetcheniz bezañ graet an taolioù fall-se. Da heul ‘na kaset ar gouarnamant rusian e armeoù treneg Bro-Tchetchenia, a oa dieub hag en peoc’h abaoe tri bloaz. Sed aze penaos ‘na lakeet  an arzh rusian e grabanoù war ar vro vihan-se adarre, ha penaos ‘na gallet Putin tostaat d’ar galloud.

Er sizhun-mañ ‘meump gallet selaou war France-Info ur vaouez, Helene Blanc he hanv, hag a studi ar politikerezh ha Bro-Rusia ‘ba ‘r CNRS. Goulet ‘zo bet ganti he soñj diwar-benn ar vombezenn ‘deus tarzhet un neubeud deizioù ‘zo ‘ba aerborzh Moskou. Ha hoñ da respont oa ret gortoz un tamm ‘zo a-raok tamalliñ da Tchetcheniz, pe da Islamisted bennaket ar gwall-daol-se… da vên ar pezh oa tremenet er bloavezh 1999. Dezhi ‘h eo an FSB (ar servijoù sekred rusian) ‘na kaset da benn ar gwall-daolioù-se. An danvez-tarzh rusian, ar stumm d’ober dishañval deus hini Tchetcheniz, hag an FSB e-hunan tapet o lakaat ur bedervet bombezenn da darzhañ…

Piv an diaoul ‘na graet an enklask ? Fidedoulle, tud an FSB an hini oa evel-just ! Kavet ha kondaonet oa bet 17 den deus ar C’hokaz… Douetañs a chome memestra. Goulet ‘zo bet div wezh, ha nac’het div wezh, ‘klaskje un neubeud deputeed deus an Douma piv oa an torfedourien. A-benn ar fin ‘dea divizet an Douma da viret ‘ba ‘r sekred evit 75 bloaz dielloù an enklask… Daoust da se zo bet abaoe un toullad testenioù (un espïon kozh en o mesk)  ha ‘deus lâret ‘h eo an FSB ‘neus graet an taol. Ac’hanta, moarvat ne vo ket ezhomm da c’hortoz 75 vloaz evit bezañ sur.

Setu da belec’h e kas a-wezhioù “Rezon ar Stadoù”. Lazhañ kantadoù a dud inosant evit justifiañ ur brezel, se ‘zo neubeud a dra d’ur Stad. N’eo ket ken taer Bro-C’hall evel-just, met rezon ar Stad zo ken kreñv all amañ. Aljerianiz a derc’h soñj mat diouti bepred, kement ‘deus gouzañvet. Ha reoù all zo bet. Ar pezh ‘zo da c’hoût eo se : an demokratelezh, gwirioù mab-den, ar frankiz… ha kement tra wez-se ‘boueza ket kalz tra dirak “Rezon ar Stadoù”.

A propos de la Raison d’Etat en Russie qui a vraisemblablement conduit les services secrets russes (FSB) à organiser les attentats meurtriers de septembre 1999 (près de 300 morts) pour justifier l’invasion de la Tchétchénie. Mais en France aussi, la “Raison d’Etat”, face à laquelle les beaux principes démocratiques ne pèsent plus rien, est toute puissante et a justifié toute sorte de violences. Les Algériens, comme beaucoup d’autres, peuvent en témoigner. 


West-Torch et le conflit social d’automne


 

Ah ! quelles belles valeurs que celles prônées par Ouest-France ! Défense de la démocratie et de l’humanisme, pluralisme, respect de l’individu… On vibre devant un tel désintéressement !

 

Excusez-moi d’y aller un peu crûment, mais Ouest-France se torche avec ses principes.  Pour être exact, ils font offices de vernis démocratique afin de mieux orienter les opinions et de diffuser ses valeurs chrétiennes réactionnaires. Rien de bien surprenant me direz-vous. Mais là où ça devient piquant, c’est quand les salariés eux-mêmes s’insurgent contre la ligne éditoriale à sens unique de leur journal. Au moment du conflit social de l’automne dernier, celle-ci a apparemment confiné à la caricature. Au point de susciter dans le Syndicat national des Journalistes Ouest-France une vive protestation. Voici le contenu du tract stigmatisant la ligne idéologique suivie par Hutin et ses acolytes : soutien à Sarkozy et sa politique, dénigrement et minimisation du mouvement social. Voici le contenu du tract publié le 25 octobre 2010 :

 

Tract du 25 octobre sur le mouvent social et sa couverture dans les colonnes d’Ouest-France.

Syndicat national des Journalistes Ouest-France

25 octobre 2010

Trop, c’est trop ! En ces temps de mouvement social de grande ampleur, nos éditorialistes attitrés s’affranchissent avec constance des principes mêmes sur lesquels le journal fonde sa culture, son image et la confiance de ses lecteurs.
Chaque matin ou presque, pour voler au secours de Sarkozy et de sa politique, la une affiche une ligne idéologique à sens unique.

Quand, à Ouest-France, ligne éditoriale et idéologie font bon ménage, le projet de réforme des retraites est présenté comme une évidence qui doit s’imposer à tout esprit sain et raisonnable. Sa contestation prolongée et résolue est d’une irresponsabilité coupable au regard des générations futures. La radicalisation du mouvement social met en péril l’équilibre économique et sape les fondements de notre démocratie. Le gouvernement, droit dans ses bottes, incarne l’ordre et la fermeté. Les opposants, eux, alors qu’ils ont le soutien de la majorité des Français, sont présentés comme divisés et sans projets sérieux.

Que deviennent le pluralisme, la défense de la démocratie, le respect du lecteur qu’Ouest-France brandit, à la première occasion venue comme son étendard ? Les consignes données aux rédactions par la hiérarchie sont sans ambiguïté : il faut restreindre la couverture des manifestations « pour éviter de lasser » le lecteur ; il importe de mettre l’accent sur les perturbations – lycées bloqués, stations services à sec… – et de donner surtout la parole « aux gens dont l’activité commence à être perturbée par le mouvement ».

Sur le terrain, de nombreux journalistes ont été interpellés par des lecteurs choqués et qui se sentent trahis. Dans nos rangs aussi, la colère s’exprime, comme lors de l’AG de la section Ouest-France du SNJ : « Qu’on arrête enfin de nous faire passer des choix idéologiques pour des choix journalistiques…, s’insurge une consœur. Non, les gens qui sont contre le mouvement social actuel ne créent pas un événement à couvrir au même titre que ceux qui manifestent ! » « Qu’on arrête d’essayer de minimiser l’ampleur de ce mouvement, en nous demandant de donner la parole à tout le monde, s’indigne un autre. Et l’édito de samedi, à qui donne-t-il la parole ? »

Le SNJ n’est pas opposé à l’expression d’opinions affirmées dans les éditoriaux. A condition que les points de vue divergents puissent s’exprimer à la même place. A condition que le traitement de l’actualité reste dans le cadre dont il n’aurait jamais dû sortir : celui d’une information honnête et équilibrée des lecteurs.

C’est pourquoi le SNJ mène un combat pour la reconnaissance, par la loi, de l’indépendance des équipes rédactionnelles, leur permettant de s’opposer collectivement à toute pratique porteuse d’un risque heurtant la conscience professionnelle des journalistes.


SAB : arruout ‘ra ar Fliked / Les flics arrivent

‘Deus ket lakeet pell paotred Mari-Robin evit diskwel o frioù lous ‘ba afer ar panelloù laeret gant SAB. Soñjit ‘ta ! Panelloù kêr François Fillon, biskoazh kement-all ‘vat ! Hervez kont ‘h int bet o welet un toullad mediaoù evit kemer roudoù bizied. Tud Skol an Emsav ‘deus nac’het. Gelwen ‘ra SLB Roazhon da ‘non gavout dirak komiserdi Roazhon dirgwener da 6 eur d’abardae. Setu ‘pezh ‘displega dimp :

Ar strollad Stourm ar Brezhoneg ( hag a c’houlenn groñs ur statud ofisiel evit ar brezhoneg er vuhez foran) en deus azgoulennet bezañ tapet panelloù kumun Solesmes, e-lec’h m’ emañ François Fillon kuzulier-kêr, e-pad nozvezh an 29 hag an 30 a viz Kerzu 2010. En ul lizher kaset da veur a vedia, ar strollad a c’houlenn groñs gant gouarna- ment Bro C’hall e vefe doujet ouzh e bromesoù en ur lakaat hag en ur votiñ ar raklezennoù evit ar « yezhoù rannvroel ».

Abaoe penn-kentañ miz Genver, meur a vedia, hag o doa degemeret kemenadenn Stourm ar Brezhoneg, o deus degemeret ivez…. servijoù ar polis kaset gant prokulor ar Republik. Kemeret eo bet roudoù bizied dekadoù a labourerien war o lec’h labour hag e-pad o amzer labour. Da gentañ penn e France Bleu Breizh Izel e Kemper, e Laz da c’houde e savadur ar gazetenn vrezhonek Ya !, hag e Pol Brezhoneg Skol an Emsav e Roazhon e-lec’h ma vez staliet ar gelaouenn Bremañ ivez. Daou implijiad eus Skol an Emsav o deus nac’het reiñ o roudoù bizied.

Kavout a reomp direizh ha mantrus seurt doareoù ober hag enebiñ a reomp taer ouzh ar c’hudennoù justis a c’hellfe bezañ savet a-enep d’al labourerien-se. (…). Dindan abeg un enklask polis, o gwir pal eo sevel pe nevesaat fichennaouegoù diwar-benn kazetenerienn pe stum merien a labour e brezhoneg, a lak anezhi da vevañ, da gelaouiñ ha da vezañ treuskaset”.

Tolpadeg dirak komisirdi Roazhon, boulouard Tour d’Auvergne, d’ar gwener 28 a viz Genver da 6e noz.
SLB Bro Roazhon

La maréchaussée n’a pas mis longtemps à réagir dans l’affaire des panneaux subtilisés par SAB. Pensez-donc ! Les panneaux d’agglo de la commune de François Fillon, quel outrage à la République !  Apparemment, la flicaille fait le tour des médias bretonnants pour récupérer des empreintes digitales. A Skol An Emsav, ils ont refusé. En protestation, le SLB Roazhon appelle à un rassemblement devant le commissariat de Roazhon vendredi à 18h. Voici ce qu’ils nous expliquent :

 “Le groupe Stourm ar Brezhoneg (« combat pour la langue bretonne », qui exige un statut officiel pour la langue bretonne dans la vie publique) a revendiqué avoir subtilisé les panneaux d’entrée de la commune de Solesmes, où François Fillon est conseiller municipal, dans la nuit du 29 au 30 décembre 2010.

Dans une lettre envoyée à différents médias le groupe exige du gouvernement français qu’il tienne ses promesses en inscrivant et votant les projets de loi en faveur des langues dites régionales, dont le breton.
Depuis le début du mois de janvier, plusieurs médias en langue bretonne ayant reçu le communiqué de Stourm ar Brezhoneg ont reçu la visite des services de police envoyés par le procureur de la République. Ces derniers ont procédé à des relevés d’empreintes digitales de dizaines de travailleurs pendant leur temps et sur leur lieu de travail. Tout d’abord à France Bleu Breizh Izel à Quimper, puis à Laz dans les locaux du journal Ya! et enfin au pôle langue bretonne Skol an Emsav à Rennes qui abrite aussi les locaux du journal Bremañ. Deux salariés de Skol an Emsav ont refusé de s’y soumettre”.

Le SLB dénonce “de tels agissements, ainsi d’ores et déjà, que toutes poursuites qui auraient lieu à l’égard de ces travailleurs en langue bretonne” et “de telles méthodes qui, sous prétexte d’enquête, n’ont comme but que le fichage de journalistes ou formateurs en langue bretonne, faisant que la langue bretonne vive, informe et se transmette”.

Ce syndicat appelle à un Rassemblement devant l’hôtel de police de Rennes, bld de la Tour d’Auvergne, le vendredi 28 janvier à 18h.


Anglais dès 3 ans à l’école : Jusqu’où vont-ils nous la mettre ?

Le ministre français de l’Education, Luc Chatel, vient d’annoncer la mise en place d’un comité stratégique sur l’enseignement des langues. Son but ? Généraliser l’enseignement de l’anglais à la maternelle. Et ce dès 3 ans. Je ne m’attarderai pas sur les moyens (risibles) prévus : les nouvelles technologies et internet. J’insisterai plus sur les implications d’une telle mesure, qui, si elle est appliquée, pourrait avoir de graves conséquences pour la défense des langues minoritaires. 

 

La République une et indivisible ayant à peu près tout dévasté sur le plan de la diversité linguistique, l’école est désormais le seul vecteur que nous ayons pour transmettre et faire vivre nos langues. Si les progrès de l’enseignement en langues minoritaires sont très nets depuis 30 ans, on reste bien loin d’ériger des sociétés bilingues, en Bretagne comme ailleurs. Ces conquêtes, à peine reconnues par l’Etat français, présentent un caractère bien fragile. Luc Chatel va peut-être nous le démontrer.

 

Car ce qui se profile avec la généralisation de l’anglais à la maternelle, c’est un coup très dur porté à l’enseignement en langue minoritaire. Première conséquence pratique, une partie des familles (voire une bonne partie si l’enseignement en langue minoritaire n’est pas concerné par la mesure) se détournera du breton, de l’occitan, du corse, et autres, parce que le bilinguisme français/langue minoritaire leur paraîtra bien moins intéressant que l’initiation (?) à l’anglais prévue. Deuxième conséquence pratique si les filières bilingues et immersives en langue minoritaire se mettent à l’anglais, l’apprentissage de la langue minoritaire ne peut qu’en pâtir dans la mesure où l’on réduit fatalement son volume horaire.

 

Or, les résultats des écoles Diwan, Dihun et bilingues publiques sont actuellement très mitigés en termes de formation de bons locuteurs de breton. Octroyer un volume horaire conséquent à l’anglais, c’est compromettre assez certainement l’apprentissage de langues minoritaires qui ne peuvent, pour la plupart, se baser sur la transmission familiale ou les usages sociaux.  Curieuse ironie, c’était aujourd’hui que Fañch Broudig présentait au rectorat de Bretagne son enquête sur l’enseignement du et en breton,  où pas moins de 60 préconisations sont formulées pour tenter de redynamiser l’apprentissage du breton…

 

Pour finir, j’évoquerai le reportage de France 2 de lundi midi qui illustrait cette annonce d’une généralisation de l’anglais à la maternelle. On y voyait deux classes de primaire pratiquant anglais et espagnol, des “langues vivantes” comme on dit en France, avec une approche théâtrale. Le dispositif est tout récent, s’appelle “Langues en scènes” et est appuyé par l’Education Nationale. Rien de bien excitant me direz-vous. Oui, sauf que cela se passe… au Pays Basque nord ! Et là, comment ne pas y déceler une volonté de concurrencer frontalement, et d’assécher, les filières d’enseignement du basque ? Il est vrai que la courbe toujours croissante des effectifs, et le seuil dépassé d’un tiers d’élèves apprenant le basque toutes filières confondues, doivent donner des sueurs froides aux autorités académiques. 

A la fin du reportage, les deux classes d’écoliers basques anônaient un message en choeur, en espagnol et en anglais. Moment bien pathétique pour quiconque a conscience de la situation dramatique dans laquelle se trouvent le basque et nos autres langues. Moment révoltant aussi, car tellement révélateur des coups bas que l’Instruction publique républicaine est prête à porter aux langues minoritaires. La généralisation de l’anglais dès la maternelle entre elle aussi dans cette logique…


Ar faskouriezh ‘h a war-raok

Un neubeud bloavezhioù ‘zo e krede d’an dud oa damvarv ar Front National. Arru e oa kozh ar Führer, ha Sarkozy ‘neva rastellet un tamm mat a vouezhioù e-touez voterien an FN. Fesonet fall oa an tu-dehoù pellañ gant an UMP o tostaat deus e vennozhioù dezhañ. Cheñchet eo penn d’ar vazh abaoe. Arru eo fae Bro-Frañs gant Sarkozy un tamm ‘zo dija. Ha Jean-marie Le pen zo o paouez leskel e blas d’e verc’h… c’hwezh fall zo ‘ba Bro-Gwirio-mab-den. Lennit ‘ta pezh a lâr dimp ur sondadeg graet ar sizhun-mañ gant Libération :

– 13% deus an dud a faot dezhe kaout merc’h Le Pen evel prezidantez.

– 20% deus an dud ‘deus ur soñj mat dionti (un den diwar pevar ‘ba an UMP, un micherour diwar tri).

-52% deus an dud ‘gav dezhe ‘h eo welloc’h evit he zad da vezañ war ar renk evit an dilennadeg.

Ar chifr diwezhañ-mañ n’eo ket ken souezhus-se din. Me ‘soñj din ivez ‘h eo welloc’h evit he zad, peogwir ‘rey ket ar memes fazioù. Diwall ‘rey muioc’h deus he skeudenn ha deus an traoù ‘lâro. Fin a-walc’h ‘h eo, ha tamm mat dañjerusoc’h ‘benn fin kont. Krog eo da ‘non diskwel evel divennerez ar Republik hag al laisite, ataket o-daou gant an Islam. Un sakre cheñchamant ‘h eo, ha touelliñ ‘ra e-giz-se muioc’h a dud evit he zad. An UMP ‘neus peadra da vezañ nec’het. Met nimp ivez.

Daoust hag-eñ eo ken estonus-se ? Trist eo da lâret, met kostezennoù an tu-dehoù pellañ ‘h a war-raok tamm bihan pep lec’h ‘ba Europ. Bern tud lakeet diaes en o buhezioù, ha spontet rak an estrañjourien hag an Islam, a vag ar faskouriezh. Hemañ a derc’h da wellaat e doare da gomz hag he skeudenn kuit da heugiñ an dud evel a-raok. Ret eo chom war-evezh ha pouezus-bras ‘h eo stourm dionte. Ampich anezhe da c’honit tachennoù ‘meump d’ober.

Pennad Libération : “Marine Le Pen, la montée en nuisance

La menace Marine Le Pen se précise. Elle semble plus habile que son père, et le nombre grandissant de personnes qui a une image positive d’elle est proprement effrayant. Voilà un élément de plus en tout cas qui tend à prouver l’influence croissante des idées d’extrême-droite en Europe. 


2010, bloavezh tommañ abaoe 130 vloaz

Gwez dindan an erc’h ‘ba Bro-Dreger (miz kerdu 2010)

Div ajañs amerikan (National Climatic Data Center ha Nasa’s Goddard Space Flight Center) ‘deus embannet en deizioù-mañ disoc’hoù o enklaskoù. Hag a-du penn-da-benn emaint : 2010 ‘h eo ar bloavezh tommañ abaoe 130 vloaz. Ken tomm ha 2005 ‘h eo bet en gwirionez. Da belec’h ‘h omp o vont e-giz-se ? Den ne oar. Met derc’hel ‘ra an amzer da vont war dommaat bepred… Betek pelec’h ? Betek pegoulz ?

Ha koulskoude ‘meump der amañ ur goañv yen ken ‘h eo yen. N’onn ket pet nozvezh warn-ugent ‘h eo diskennet an tamperaturioù dindan zero, ha rev da heul. Erc’h ‘meump bet ivez forzh pegement abaoe miz du, ha n’eo achu. Pa soñjan oa bet ur goañvezh ken klouar tri bloaz ‘zo ken oa ket bet tamm rev ebet…. ‘Meus aon zo un dra bennaket a-dreuz en un tu bennaket.

Ken fonnus all n’eus ket liamm ebet. Met memes tra… dour-beuz ha barroù-avel, sec’hor ha tan, aliesoc’h ha pep lec’h dre ar bed. Arru eo krog an nen da vezañ ruilhet ha disruilhet gant an natur evel piz dre ar pod. Ha ‘meus aon ne ra ket ‘met komañs. N’eo ket fin ganimp gwelet ha gouzañv gwalleurioù ar bed ‘h omp ar c’haoz dionte.

Warlene oa ar bloavezh tommañ abaoe 130 vloaz. An 10 bloavezh diwezhañ ‘zo e-touez ar 15 bloavezh tommañ abaoe 130 vloaz. Ha goude ‘ta ? Daoust hag-eñ ‘krazfomp, ‘poazhfomp pe ‘rostfomp ? Petore Douar ‘leskfomp d’hom bugale a-benn fin kont ? Diaes eo chom seder ha didrubuilh pa soñjer en amzer da dont. Poent bras eo cheñch penn d’ar vazh, met derc’hel ‘ra ar Stadoù da c’hoari pep hini evitañ e-hun’. Kreskidigezh pe kroasañs, n’eus ket ‘met ar ger milliget-se en o genoioù. Tud ar galloud a gas ar bed d’an distruj da vên o follentez. Pegoulz an diaoul ‘diskarfomp ar c’hapitalism ?

A un moment où le réchauffement climatique inquiète de plus en plus, l’année 2010 est confirmée comme année la plus chaude depuis 130 ans… quand est-ce qu’on sortira de cette logique mortifère de croissance à tout prix et de concurrence mondiale généralisée ? Quand est-ce qu’on mettra la Nature et l’Homme au centre de toutes les préoccupations ? Quand est-ce qu’on comprendra que la sortie du capitalisme est urgente si l’on ne veut pas tous aller dans le mur ? 


Contre l’évidence : l’exemple tunisien

Par un curieux (et heureux pour les Tunisiens) hasard, l’actualité de ces derniers jours au Maghreb m’offre un formidable exemple appuyant mon dernier billet intitulé “Contre l’évidence”. En effet, on vient d’assister, avec le renversement par la rue du dictateur ben Ali, à un évènement sans doute historique et pour le moins inattendu. 

 

Je parlais de ces évidences, régimes ou systèmes qui semblent tellement ancrés, tellement inscrits dans nos paysages et dans nos vies, qu’on en vient à croire à leur éternité. La solidité et la pérennité du régime dictatorial de Ben Ali était aussi une de ces évidences. Pendant 23 ans, ce dictateur a tenu d’une main de fer une société réduite à la misère et à la résignation. Pendant 23 ans, on a perçu ce régime, de l’intérieur et de l’extérieur, comme indéboulonnable. Le dictateur, le parti unique, l’armée, le régime policier et centralisé, les médias à la botte… tout cela a volé en éclat  en l’espace de quelques jours, alors qu’on pensait ce genre de régimes voués à durer des siècles, des millénaires.

 

Les Tunisiens ont foutu dehors la clique de dirigeants corrompus qui les oppressaient. Cette possible liberté qui s’offre à eux, ils l’ont payé au prix fort, au prix de plusieurs centaines de morts. Mais maintenant, c’est une vague d’espoir qui gagne partout les peuples soumis à des régimes dictatoriaux. L’Algérie a été secouée, et peut l’être de nouveau. Ailleurs, ce sont d’autres pays arabes qui s’agitent. Peut-être entrons-nous dans une période faste où les populations, harassées par la misère grandissante et les privations de liberté, vont prendre conscience de leur force collective et mettre par terre les tyrans et les gouvernements qui les oppriment. 

Quant au glorieux Pays des Droits de l’Homme (vous l’aurez reconnu), on ne peut que saluer sa grande contribution à l’émancipation des Tunisiens : 

“Nous proposons que le savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type. C’est la raison pour laquelle nous proposons aux deux pays [Algérie et Tunisie], dans le cadre de nos coopérations, d’agir en ce sens pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité.” (Michèle Alliot-Marie, le 12 janvier à l’Assemblée Nationale)

Voilà donc ce que propose la France en termes d’émancipation et d’avancée démocratique ! L’export de ses techniques de sécurité pour “régler les situations sécuritaires de ce type”, alors que gens se faisaient tirer dessus à balles réelles par les forces de police d’une dictature… quel pays de merde. 


Contre l’évidence

“Quimper 2011 Ensemble tout simplement”
 
 

Voilà l’affiche qu’a sortie la mairie de Kemper pour les voeux 2011 ! Comment mieux résumer notre négation ? Ortographe francisée de Kemper, slogan à deux balles sur le vivre ensemble, aucun mot de breton… et ces deux drapeaux français, agrandis pour l’occasion, énormes, hideux, puants. Nous Bretons n’existons pas dans cet “ensemble” invoqué et imposé, à moins de nous renier totalement en tant que Bretons, de renier notre spécificité. Voici la morale de l’histoire dans cette République qui nous condamne à vivre marginalement notre culture au nom de sa communauté nationale. Voici la morale de l’histoire dans cette République qui par tous les moyens cherche à nous imposer son identité et ses symboles nationaux.


 L’intégration de la Bretagne et des Bretons à l’espace français est désormais presque totale. Si la spécificité bretonne a traversé les siècles, l’obsession républicaine pour l’uniformité en est finalement venue à bout. Le peuple breton a été dissout dans le creuset national, broyé par un redoutable centralisme. L’histoire de Bretagne, les langues bretonne et gallo, la culture populaire, les enjeux politiques bretons, une conscience collective, sont autant d’inconnues pour une population bretonne, et plus encore pour une jeunesse bretonne dont la cuite est devenue le principal marqueur identitaire affiché. Le phénomène d’identité négative s’est certes retourné en identité positive, mais cette identité ne repose plus sur rien. Une identité de pacotille en somme.

 

 On brandit d’autant plus haut le gwenn-ha-du qu’on est de plus en plus ignare de tout ce qui constitue la singularité bretonne. Ne parlons même pas d’une quelconque réflexion sur la Bretagne en tant qu’entité politique autonome, nous en sommes à des années-lumières. La réussite de l’Etat dans son entreprise de déracinement à grande échelle est telle qu’elle s’est faite sans résistance majeure, dans un climat général de passivité et d’acceptation de l’ordre républicain imposé. 


Le Républicanisme français, comme le système capitaliste, est présenté par ses promoteurs comme un horizon indépassable, seul garant de nos libertés pour l’un, de notre confort matériel pour l’autre. L’un comme l’autre, ils tentent par tous les moyens de s’auto-légitimer, de se donner un caractère d’évidence pour mieux susciter la passivité et la résignation. L’Etat français et le capitalisme sont parvenus à ce stade où presque plus personne ne songe sérieusement à les remettre en question. Dans ce  cadre, prôner la rupture avec la France, comme prôner la sortie du capitalisme, est perçu comme aller contre l’intelligence et la Raison, comme aller contre le bon sens et le sens de l’Histoire.

 Il faut pourtant s’élever contre ces évidences qui tentent de marquer nos existences au fer rouge, de nous faire rentrer dans le rang et d’exiger notre obéissance définitive. Le désastre social et écologique mondial montre que l’avenir de l’humanité ne pourra se faire qu’en dehors du capitalisme. Le désastre sociétal et culturel français met au jour l’arnaque républicaine. Le capitalisme, il faut en sortir d’urgence. L’Etat français, il faut le miner de l’intérieur et le faire exploser. Ce sera notre juste vengeance à nous,  populations indigènes laminées par la République. Et dans ce combat, comme l’indique la mercuriale de janvier du site Contreculture.org, nous ne pouvons que nous rapprocher du combat pour le multiculturalisme que mènent les musulmans de France contre la laïcité assimilatrice.  


Arru eo SAB en-dro !

Arru eo Stourm ar Brezhoneg (SAB) en-dro. Goude un toullad bloavezhioù kousket e klever adarre e hanv, met an dro-mañ n’eo ket evit panelloù duet evel gwezhall (ha koulskoude ‘choma labour d’ober evit kaout brezhoneg pep lec’h en Breizh Izel). Laeret ‘deus nevez ‘zo panelloù deus kêr François Fillon (Solesmes eo hanv e barrouz, ‘ba ‘r Sarthes). Rentet ‘vefont pa ‘deuio ‘maez ul lezenn bennaket evit gwareziñ ar yezhoù bihan evel ar brezhoneg (evel oa bet prometet dimp 3 bloaz ‘zo).

Evit lâret ar wirionez ‘ma kavet da gentañ dister ha didalvez  an taol nevez-se. Laerezh panelloù, restaoliñ anezhe goude ma vez ul lezenn… ‘ma ket komprenet kaer ar wezh gentañ ‘ma gouvezet se. Met cheñchomp ma soñj abaoe ! Pa ‘meus gwelet mediaoù Bro-C’hall o komz deus se an eil reoù war-lerc’h ar reoù all… un taol-kaer an hini eo. Evel-just ne vo ket goneet mann ebet. Evel ordin. Met pezh zo brav ‘h eo derc’hel da diskwel d’an holl, en Breizh dreist-holl, met ‘ba ‘r Frañs ivez, zo ur stourm kreñv evit divenn hom yezh hag hom idantelezh. Bev eo hom yezh, bev omp Bretoned, ha derc’hel a refomp da sevel hon mouezh !

Le Telegramme

France-Bleu

Libé-Rennes

West-Torch

L’Express

RTL

Canal+

Ha reoù all ‘zo ‘gav din ! Se ‘diskwel un dra ouzhpenn, ha n’on ket souezhet ganti tamm ebet : ken kreizennet eo ar vuhez politik, hag ar mediaoù, ‘ba Bro-C’hall ken n’eus ket ‘met  taolioù-kaer sort-se d’ober evit bezañ klevet evel ‘vez gleet (ne gaozean ket deus an taolioù feulz hag a blij kalz da frioù lous ar mediaoù gall). Kaer ‘meump manifestiñ, ober traoù dirak ar rektordi, ‘ba an tier-gar pe an tier-post, ha me oar-me petra c’hoazh, mouget omp. Ezhomm ‘zo c’hoazh deus taol-kaer diwezhañ SAB. Beket ma terc’ho SAB da vont war-raok e-giz-se !

SAB, Stourm ar brezhoneg, refait parler de lui avec le vol des panneaux d’entrée d’agglomération de Solesmes, commune de François Fillon. Leur restitution ne se fera qu’avec la promulgation de la loi sur les langues dites “régionales”, promise par le gouvernement en 2007. Au vu du “charre” médiatique qui a suivi cette action, on ne peut que reconnaître que c’est un très joli coup !


Da Roazhon evit ar brizonierien euskarat / A Roazhon pour les prisonniers basques

Gelvet eo an dud da vont war blasenn Breujoù Breizh ‘ba Roazhon d’ar gwener 14 a viz genver da 12h45. Ur poltred vo graet evit skoazell ar brizonidi euskarat. Pemp prizoniadez, hag ur prizionad, emaint bremañ ‘ba toulloù-bac’h Roazhon. N’ankouamp ket anezhe, skoazell ‘deus ezhomm !

Rendez vous le vendredi 14 janvier 12h45 devant le parlement de Bretagne pour une photo, en soutien aux 4 prisonnières politiques basques de Rennes. Cette photo intégrera une fresque représentant les quelques 800 prisonnier(e)s basques détenus en France, Espagne, Angleterre, Irlande et Portugal et ce dans le cadre de la cinquième semaine de solidarité avec le peuple basque qui aura lieu du 7 au 19 février.

Droits civils et politiques pour le peuple basque ! Autodétermination tout de suite !

 

EUSKAL HERRIAREN LAGUNAK. Roazhon, Breizh. Comité breton de soutien au peuple basque.