Patriotisme et patriotisme

C’est dans le bain de sang de la première guerre mondiale que la Nation française s’est définitivement forgée. Le sentiment national français, indéfectiblement lié à la haine du Boche, a alors pu profondément pénétrer les masses populaires, elles qui étaient restées jusqu’alors étrangères au patriotisme (guerrier) français, qu’il soit monarchique, républicain, impérial. Voici une petite réflexion très pertinente venant du Pays basque, à propos de cette idée de patriotisme, tant louée quand elle est au service du pouvoir, et tant honnie quand elle émane d’une communauté humaine minoritaire qui lutte contre son anéantissement. 

 

Avant d’aller plus loin dans notre analyse, arrêtons-nous aussi un peu sur la notion de “patriotisme”. Le patriotisme, chez un citoyen de nationalité française ou espagnole, est l’une des valeurs universelles qui cimente le plus sûrement, le plus légitimement, la société, et qui justifie la remise de décorations et autres distinctions, ainsi que des pratiques comme les funérailles nationales, les commémorations solennelles, etc… Le patriotisme, chez les Basques, à en croire les autorités judiciaires françaises et espagnoles, n’est pas autre chose qu’une perversion du sens moral qui fait d’eux de simples opposants à l’ordre établi, des ennemis de la liberté, en un mot des “terroristes” (alors que les tortionnaires qui sévissent dans les commissariats espagnols avec la bénédiction des pouvoirs publics sont, eux, de courageux bienfaiteurs de l’humanité).

Mikel Mouguiart, Ekaitza du 3 février 2011


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